Un moindre mal?
(Situation en octobre 2023)
Au terme de trois ans de contentieux et de négociations, le CSSM et cinq autres associations ont trouvé un accord avec Bouygues Immobilier (BI) et la SPL (société publique locale d’aménagement de la ville de Boulogne).
Le groupe d’associations a finalement obtenu:
- la réduction des constructions: la partie construite centrale de l’île passera de 130 000 m² (projet 2021), à 118 000m² (projet BI) à 100 000m²;
- la réduction des hauteurs des immeubles avec la suppression des deux derniers niveaux de l’émergence et d’un étage courant sur l’ensemble des bâtiments;
- la suppression de la Halle qui permet l’agrandissement du parc aménagé côté Meudon et son ouverture sur la rue centrale de l’île;
- un plan de végétalisation de l’île , ce qui permettra d’agrandir le parc public de 1,5 hectare à 3,5 hectares;
- la création d’un comité de suivi qui garantira la mise en œuvre effective des engagements. A ce jour, il ne s’est pas encore réuni.
Le CSSM a eu un rôle moteur pour obtenir une réduction des hauteurs ainsi qu’une meilleure insertion dans le site.
Il n’est pas certain que que long feuilleton de l’île Seguin soit terminé. Les réalités économiques comme la surcapacité en bureaux s’imposent et une nouvelle adaptation du programme sera peut-être réalisé au profit de logements.
Page créée le 8 mars 2021 par JML et DR
Le CSSM conteste le nouveau projet de constructions sur l’île Seguin
L’un des plus beaux sites de la région parisienne risque d’être définitivement détruit par le projet Développement Boulogne Seguin (DBS) dans l’île Seguin. Plusieurs communes seront impactées dont Meudon
Une trentaine d’années après le départ de Renault, l’aménagement de bureaux sur les derniers hectares disponibles dans la partie centrale de l’île provoque une large protestation. En effet, sur une surface de 350 mètres de longueur et 70 mètres de largeur, il propose environ 130 000 m² de constructions (123 500 m² de bureaux et 6 500 m² de commerces et restaurants). Sont prévus six bâtiments de 30 mètres de haut et une tour- immeuble dont la grande hauteur de 60 mètres rejoindra l’altitude du parvis de la gare de Bellevue ! Les bâtiments cacheront définitivement les vues depuis et vers Meudon.
L’impact visuel du projet DBS
Les simulations, réalisées par un membre du CSSM, mettent en évidence les impacts visuels du projet.
Réalisées avec le logiciel Google Earth PRO, elles intègrent les formes des constructions prévues. Elles ont été modélisées en reprenant les cotes (hauteurs, largeurs, profondeurs et altitudes NGF) conformes aux plans représentés à l’échelle. Si elles ne reproduisent pas les détails et les couleurs des bâtiments, ces vues permettent d’apprécier l’impact du projet sur le paysage.
Simulation animée sur youtube : VOIR ici
Simulation en .pdf : VOIR ici
L’impact environnemental du projet DBS
La création sur l’île de 123 000 m2 de bureaux aggravera la charge des transports en commun et routiers déjà saturés. Outre l’impact essentiel de grande dégradation du beau site de la boucle de la Seine par la suppression des vues actuellement très ouvertes, le projet DBS provoquera inévitablement, comme pour toutes constructions, diverses pollutions (émission de Gaz à Effet de Serre-GES, d’eaux polluées, etc…).
Autre grave dommage : les constructions vont perturber la dynamique climatique locale car elles feront obstacle au rôle de couloir naturel de ventilation et de rafraîchissement joué par la Seine pendant les fortes chaleurs. De ce fait, le plan climat-air-énergie de Grand Paris Seine Ouest (GPSO) sera mis en défaut par les consommations énergétiques et la dégradation de la qualité de l’air. Il est clair que les espaces verts réclamés par les habitants de la zone seraient une alternative idéale au projet.
Fortement inquiet par le projet, le CSSM a entrepris les actions suivantes :
- Avis défavorable (VOIR ici) lors de l’enquête publique sur ce projet qui s’est déroulée en plein été, du 12 juillet au 2 septembre 2020. Michel Riottot a commenté cet avis lors d’une récente réunion du CA (VOIR ici)
- Courrier au maire de Boulogne-Billancourt (19 novembre 2020) signalant un certain nombre d’anomalies dans l’enquête publique, avec information de cette démarche au préfet des Hauts-de-Seine. VOIR ici. Parmi ces anomalies, les vues simulées par le promoteur DBS des immeubles à construire: représentées de manière « grand angle », elles écrasent les dimensions des immeubles en les faisant paraître plus petits qu’ils seront en réalité. Ou encore, elles se focalisent sur tel ou tel immeuble pour faire apparaître son esthétisme, avec transparences et reflets. Aucune de ces représentations ne montre la vérité du futur inéluctable : la dégradation du paysage encore très beau de la boucle de la Seine qu’il est primordial de préserver.
- Recours gracieux (29 décembre 2020) contre les permis de construire concernés auprès du maire de Boulogne. Recours gracieux et son dossier : VOIR ici
- Signature de la Déclaration de l’île Seguin (fin janvier 2021) formulée par le collectif Vue sur l’île Seguin soutenu par 80 associations qui ont également déposé plusieurs recours gracieux auprès du maire de Boulogne-Billancourt. VOIR ici
Le 17 février2021, Stéphane Bern, défenseur bien connu du patrimoine, est venu sur place pour soutenir l’opposition au projet.
Mini revue de presse et des réseaux sociaux
- Le Monde, 07/09/2020 : Dans l’ouest de Paris, des riverains vent debout contre la « bétonisation » de l’île Seguin.
- Le Parisien, 19/10/2020 : Boulogne : trop de bureaux, pas assez de vert, le projet sur l’île Seguin crispe des associations écolo.
- Chroniques d’architecture, 27/10/2020, Sur l’île Seguin, un projet qui n’a rien de Nouvel
- Le Point, 19/12/2020 : L’île Seguin, vestige du monde d’avant ?
- Télérama, 20/01/2021 : La malédiction de l’île Seguin : un feuilleton sans fin
- Le Figaro du 12/02.2021: Stéphane Bern sur le patrimoine: «Nous sommes à la veille d’un désastre si nous ne nous mobilisons pas».