L’avenue du Château, bilan contre-allée Est

Rénovation de l’avenue du Château

 

La contre-allée Est

 
Envisagée en 1975, entreprise depuis 1999, la rénovation de l’avenue du Château, classée monument historique en 1972, est entrée dans une nouvelle phase en septembre 2015.
Nous présentons ici quelques aspects de cette rénovation qui concerne la contre-allée Est.
Après quelques généralités cette présentation concernera successivement :
– les alignements de tilleuls qui, on ne saurait s’en étonner, constituent le point le plus sensible ;
– la contre-allée et l’aménagement des aires de stationnement ;
– divers travaux annexes.

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L’alignement interne de l’avenue entre la rue Obeuf et la place Janssen

L’avenue du Château, monument historique, est actuellement insérée en milieu urbain contraint par divers paramètres de la vie moderne. La difficulté consiste précisément à préserver son caractère monumental.

1 – Les alignements de tilleuls C (interne) et D (externe)

 La démarche adoptée par la DRAC consiste à procéder à une rénovation par secteurs de replantations, encadrés par des arbres anciens. Ainsi sera préservé le caractère monumental de l’avenue et amorcée la rénovation des alignements de tilleuls.

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Replantations par secteurs encadrés par des arbres anciens, effectuées en 2003 dans l’alignement interne de la contre-allée Est (photo 2015)

La sécurité des contre-allées est liée principalement à la qualité des tilleuls qui l’encadrent. Or, des élagages drastiques effectués dans les années 70 se traduisent actuellement par la présence, sur plusieurs arbres, de lésions et autres défauts qui peuvent les rendre dangereux (photos).

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Exemples de nécroses et bourrelets cicatriciels à l’emplacement
de branches maîtresses abattues

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Nécroses à l’intérieur de branches maîtresses (photo 2015)

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Racines et tronc ne présentant pas de nécrose, développées par contre dans les branches maîtresses et à leur encrage sur le tronc (photos 2015)

Il paraissait nécessaire de solliciter des professionnels pour procéder à des analyses phytosanitaires .

Les analyses phytosanitaires
Les observations au sol sont complétées éventuellement par des mesures in situ, destinées à évaluer la qualité de l’ancrage des branches maîtresses sur le tronc, d’observer la présence de blessures, de champignons ou autres parasites qui compromettraient la stabilité de l’ensemble.
Les conclusions des analyses effectuées d’une part par des experts de la DRAC et de l’autre par ceux de l’ONF, ne concordent pas toujours, mais apportent cependant suffisamment d’arguments pour que les responsables fassent procéder à des abattages de sécurité.

Critères d’évaluation
A la demande de l’Association des Amis de l’Avenue du Château (AAAC), le service «arbres» de l’agence de Versailles de l’ONF a analysé, en 2009, l’état phytosanitaire de 116 tilleuls dans les quatre alignements de l’avenue, sorte de test complémentaire de l’étude menée par l’expert de la DRAC.
Les analyses au sol ont porté sur des secteurs précis.

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Les points sensibles de l’analyse au sol (ONF 2009, doc AAAC)

Elles ont été complétées, pour les arbres présentant des défauts observés au sol, par des mesures in situ des variations de la densité des tissus végétaux, effectuées au « pénétromètre » (photo). Cet appareil portable comprend une tige métallique, mue par un moteur électrique, qui pénètre jusqu’à 40 cm à l’intérieur d’une branche au niveau ou à proximité de son ancrage sur le tronc.

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Mesure de la qualité de l’ancrage au « pénétromètre » (doc. AAAC)

Les variations de la densité des tissus végétaux en fonction de la profondeur sont enregistrées sur des graphes, On dispose ainsi d’informations plus rigoureuses sur la résistance mécanique de l’ancrage des branches maîtresses (fig.)
Sur les graphes sont indiqués les niveaux de dépréciation des tissus végétaux correspondant à des variations de la densité des tissus mesurée de 0 à 40 cm:de profondeur :
– dépréciation nulle, 80 à100% de densité
– dépréciation faible 60 à 80%
– dépréciation moyenne, 40 à 60%
– dépréciation avancée, 20 à 40%
– dépréciation forte, 0 à 20%

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Variation de la densité du tissu végétal.
Sur cet exemple la densité est faible (0 à 25%) sur 24 cm, puis augmente entre 24 et 34 cm de 25 à 75 % et reste forte (entre 75 et 100%) entre 34 et 40 cm

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Ici, les 75% de densité sont atteints dès 6 cm de profondeur, ce qui témoigne d’une bonne qualité du tissu végétal

Ces analyses ont amené les experts de l’ONF à estimer la vigueur des tilleuls (Tilia cordata) et leur état mécanique, et à apprécier l’ensemble des 116 arbres étudiés (fig.).

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La vigueur peut être estimée au sol par l’ampleur de la couronne

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État mécanique estimé à partir des graphes obtenus au pénétromètre

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L’appréciation globale est une synthèse de l’ensemble des données (ONF 2009, doc. AAAC)

Remarques
1 – Dans les deux alignements C ( interne) et D (externe) qui encadrent la contre-allée Est, les arbres étudiés par l’ONF en 2009, parmi les 34 arbres abattus en 2015, présentaient, selon l’ONF, des défauts notables.
2 – On peut raisonnablement considérer que les 116 arbres étudiés par l’ONF en 2009 sont représentatifs de l’ensemble des tilleuls.
Leur diagnostic est établi à partir de 3 paramètres : la vigueur (très bonne à très faible), l’état mécanique (très bon à mauvais) et une appréciation globale (défauts moindres à défauts rédhibitoires, fig.).
Cette méthode d’évaluation peut être appliquée aux arbres des alignements concernés ici.
Nous avons retenu, pour chacun des 3 paramètres, les deux meilleures appréciations, afin de sélectionner les arbres qui auraient pu être conservés.
– la vigueur, (très bons et bons, 79%), soit, pour l’alignement C (interne), 79% de 130 arbres : 104 arbres ; pour l’alignement D, 79% de 136 arbres : 108 arbres ;
– l’état mécanique, (très bon et bon, 51%), soit, pour l’alignement C, 60 arbres et pour D, 68 arbres ;
– l’appréciation globale (défauts moindres et mineurs, 40%), soit : pour C, 52 arbres et pour D, 54 arbres.
Le nombre d’arbres conservés est, pour C, de 62 et, pour D, de 53, soit des valeurs voisines de celles obtenues en utilisant la méthodologie de l’ONF (62 arbres pour l’état mécanique et de 46 pour l’appréciation globale).
Par contre, en ce qui concerne la vigueur des tilleuls, estimée par l’ONF, les résultats sont très différents, respectivement 104 et 108 arbres auraient pu être conservés.
 
Les replantations
Rappelons que 25 tilleuls ont été replantés en 2003 dans l’alignement C interne.
En 2015-2016, 126 jeunes tilleuls (16 à 18 ans) ont été replantés, en plusieurs secteurs, encadrés par des arbres anciens (photos).

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Plantation d’un jeune tilleul provenant de la pépinière Lappen (Allemagne)

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Jeunes tilleuls (16 à 18 ans) plantés en 2015-2016

Bilan des arbres abattus, conservés et plantés de 1999 à 2016

Alignements D C Total
Arbres abattus 1999-2010 64 28 92
Arbres abattus 2015-2016 19 15 34
 Total 83 43 126
Arbres conservés 53 62 115
Arbres replantés 2003 25 25
Arbres replantés 2015 83 43 126
Nombre d’arbres 136 130 266


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Plan et coupe de la contre-allée Est

2 – Les aménagements de la contre-allée Est

La contre-allée Est comprend deux parties : la première va du bas de l’avenue à la rue Obeuf, (2/3 de la longueur) la seconde, de cette rue à la place Janssen (1/3 de la longueur).
Du bas de l’avenue à la rue Obeuf
Cette partie est jalonnée d’habitations diverses : maisons particulières d’architecture modeste mais sympathique telle la maison « Wagner » où le célèbre compositeur séjourna et écrivit « Le Vaisseau Fantôme », et des résidences composées d’immeubles imposants.
La circulation automobile de proximité (accès aux habitations, aux résidences et aux aires de stationnement), y est autorisée mais à vitesse réduite, contrainte par des plots disposés en travers de l’allée.

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La contre allée, du bas de l’avenue à la rue Obeuf (photo 2016)

De la rue Obeuf à la place Janssen
Ce tronçon est exclusivement un lieu de promenade encadré par les deux alignements de tilleuls à l’exclusion de toute habitation proche.
Des bancs seront disposés de part et d’autre de l’allée pour le bien être des promeneurs.

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De la rue Obeuf à la place Janssen, lieu de véritable promenade, libéré de toute automobile

Lieu de promenade, la largeur de la contre allée a été réduite à 4 m afin d’empêcher le stationnement, qui est prévu par ailleurs dans des aires aménagées à cet effet. Dans le même esprit, des plots en fonte seront installés de part et d’autre afin de protéger les espaces engazonnés de toute intrusion automobile.
Le revêtement des contre-allées est très dégradé (fig.), les nids de poule y sont nombreux et compromettent la stabilité des promeneurs. Il sera totalement remplacé par un agglomérat stabilisé à grains fins.

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Revêtement dégradé du sol de la contre-allée

Le stationnement
Les aires de stationnement sont aménagées dans la première partie à raison d’une voiture entre deux arbres (fig.) ; leur nombre a été fixé par la DRAC à 43.

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Coupe transversale de l’avenue du Château situant les aires de stationnement

Chaque aire de stationnement est composée de deux couches superposées : la couche inférieure, le substrat, est constituée de fragments de pierres juxtaposés, lacouche supérieure est traitée en « evergreen » constituée d’une plaque alvéolée en plastique où chaque alvéole est remplie d’une terre végétale de mousse qui devrait, dans quelque temps, donner à l’ensemble l’aspect « evergreen » recherché…

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À gauche le substrat rocheux, à droite le futur « evergreen »

Les dimensions (5m sur 3,50m) ont été calculées pour permettre un accès facile à des automobiles de toutes classes et gabarits.

Les traversées
Elles assurent le lien avec la chaussée centrale
Traitées en pavés de grès de Fontainebleau, leur tracé permet un passage aisé des véhicules.

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Pose de pavés en grès de Fontainebleau sur les traversées

Conclusions

Envisagée en 1975, entreprise depuis 1999, la rénovation de l’avenue du Château paraît enfin en bonne voie.
Il est vrai que le traitement des alignements de tilleuls fut l’objet de vives controverses, où l’émotion fut parfois mal contrôlée…
Cette première phase de travaux devrait se terminer en mai prochain.
La deuxième phase concernera la contre-allée ouest. Sa mise au point est en cours et vous sera présentée dès que possible.

Meudon, 4 Avril 2016
Michel Colchen
Président d’honneur du CSSM